Écologies queer

Le projet Écologies queer et condition métamorphique — Formes de vie pour survivre aux fins du monde s’intéresse aux formes de vie permettant de résister aux multiples fins du monde auxquelles nous sommes actuellement confronté·es. Ce projet de recherche-création explore les écologies queer, entendues comme des manières de repenser notre rapport au monde à partir d’un croisement fertile entre la pensée queer et la pensée environnementale. Il s’agit d’imaginer une ontologie relationnelle et holistique, où les liens entre les êtres humains, le vivant non humain, les milieux et les matières sont envisagés non pas comme séparés ou hiérarchisés, mais comme profondément interdépendants. En observant les formes de coopération, de métamorphose et de cohabitation qui existent dans la nature — des lichens aux champignons, des forêts aux marées —, la pensée queer permet de «dénaturaliser» les normes sociales tout en ouvrant des voies vers de nouvelles formes de vie, de désir et de coexistence. Praxis queer et éthique environnementale se croiseront dans une démarche d’ensemble interrogeant les liens entre identités marginales, récits écologiques et formes de vie non normatives.

Dans l’esprit de la recherche-création indisciplinée et indisciplinaire, je suggère de traduire les données de la recherche à travers une démarche expérimentale passant par l’élaboration de différents dispositifs de dialogue et de partage des connaissances combinant images, textes, sons et vidéos, par exemple. L’un des extrants du projet est un compte Instagram dédié@ecologiesqueer assumant l’imperfection comme geste politique et esthétique, refusant la soumission aux frontières artificielles entre les arts et les domaines de la pensée. Les publications sur Instagram, partagées selon une périodicité instable, sont pensées comme des fragments de recherche-création, des « rapports de recherche » poétiques et critiques à la fois, des essais visuels, des gestes de partage — bref, des interventions dans l’espace public alliant théorie et art, recherche et création, réflexion et praxis. Elles ont comme objectif de mobiliser autrement les savoirs en les rendant accessibles, interactifs et ouverts à la résonance. On peut en voir un aperçu ci-dessous.

Comment faire de l’art à la fin du monde? Cette question, posée par Nathalie Loveless, traverse tout le projet. Il ne s’agit pas d’y répondre de manière définitive, mais de proposer des gestes, des formes, des récits qui ouvrent les possibles. En mobilisant les outils de la création multimédia, en travaillant avec des communautés artistiques et étudiantes, en diffusant largement les œuvres et les réflexions produites, mon projet entend contribuer à une écologie queer de la sensibilité, de la solidarité et de l’imagination. 

Pour «lire» les images dans leur entièreté et accéder aux notes de lecture, aux citations et aux autres contenus partagés par ce dispositif, il faut se rendre directement sur la plateforme @ecologiesqueer (Instagram).